"Pas un absentéisme mais des absentéismes"
En croisant les données issues de nos différentes études, nous avons élaboré une typologie des salariés (groupe ayant des caractéristiques similaires) face à l’absence.
Typologie des salariés face à l’absence - Source : Baromètre annuel Malakoff Médéric " Santé et bien-être au travail"
Ainsi, 36 % des salariés ont eu au moins un arrêt maladie dans l’année. Bien que n’ayant pas connu d’arrêt maladie, 18 % ont été dans l’impossibilité (au moins une fois) de venir travailler sans que cela génère un arrêt maladie. Enfin, 44 % n’ont connu aucune forme d’arrêt.
Quand on regarde plus finement chacune de ces catégories, on aboutit à la typologie suivante :
- Salariés absents pour maladie (36 %) : 14 % des salariés sont arrêtés au moins une fois dans l’année suite à un accident (chute de ski, accident domestique, opération médicale, etc.) et 22 % sont arrêtés pour des motifs physiques ou psychiques.
- Salariés absents en raison d’événements imprévus (18 %) : la moitié, soit 9 % des salariés, présente des signes de fragilité : moindre confiance en l’avenir, difficultés personnelles importantes avec un impact sur le stress perçu.
- Les salariés présents (44 %) n’ayant connu aucun arrêt de travail sont un peu moins d’un quart. Parmi eux, 9 % peuvent être qualifiés de "présentéistes*" c’est-à-dire présents au travail malgré des problèmes de santé physique ou psychique limitant la capacité productive (*Définition Arronsson - ANACT).
Une conjugaison de plusieurs facteurs de risque
Chaque profil de salarié est le résultat de parcours professionnels et personnels souvent complexes.
Prenons l’exemple des 5 % de salariés atteints de maladies chroniques ou graves. Ils représentent 36 % du nombre de jours d’arrêt maladie, une durée d’arrêt de 98 jours en moyenne et 17 % d’entre eux ont eu un accident du travail dans les 12 derniers mois :
- Sur-représentation des ouvriers, ainsi que des plus de 40 ans.
- Près de la moitié déclarent un handicap (54 % contre 6 % pour la moyenne des salariés) ou une maladie chronique (80 % contre 20 %).
- Exposition importante à la pénibilité physique et psychique dans le travail.
- Inquiétude prononcée sur leur état de santé et leur situation personnelle, mais aussi sur leur capacité à se maintenir dans leur travail, notamment dans un contexte d’allongement de la vie professionnelle. Plus isolés que la moyenne, ils affichent un état psychologique fragile.
- Faible satisfaction au travail (69 % contre 78 %) et forte pression psychologique, mais un regard positif porté sur l’entreprise, perçue comme attentive au bien-être et à la sécurité.
- Expression de fortes attentes de soutien, sous forme de services, de la part de l’entreprise pour améliorer leur santé et leur bien-être.
Cet exemple renforce l’idée que seule une prise en charge globale du salarié et de ses facteurs de risque permettra un retour au travail (ou à un travail) et une amélioration de sa qualité de vie.